Un bus transportant de nombreux touristes est tombé d'un pont mardi soir. La raison de cet accident est encore inconnue. Le bilan pourrait s'alourdir, craignent les autorités.

Venise est endeuillée. Au moins 21 personnes sont mortes et plus de 20 autres ont été hospitalisées lorsqu'un bus transportant des touristes est tombé d'un pont et a pris feu mardi 3 octobre. Les cause de l'accident sont encore inconnues. L'identification des victimes est toujours en cours, mais "quelques mineurs" figurent parmi les passagers, a assuré Luca Zaia, le gouverneur de Vénétie, qui a déploré "une tragédie aux proportions énormes".
Le bus est tombé d'un pont
L'accident s'est produit peu après 19h30, mardi soir. Le bus effectuait une navette entre le centre historique de Venise et un camping situé sur la terre ferme, pour le compte de la société publique des transports de Venise (ACTV). Cette destination explique que "les victimes et blessés sont de plusieurs nationalités", a déclaré Luca Zaia.
Selon le quotidien transalpin Il Corriere della Sera, le bus est sorti de sa voie de circulation, sur un pont enjambant une voie ferrée entre Mestre et Marghera, deux localités de la commune de Venise. Il a défoncé le rail de sécurité et est tombé d'une hauteur d'une dizaine de mètres près des voies ferrées situées en contrebas.
Le bus, un véhicule hybride, a ensuite pris feu, notamment en raison de la présence de méthane. Selon le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Piantedosi, ce gaz, qui alimentait le bus, a été "un facteur aggravant", donc "le feu s'est propagé rapidement", a-t-il justifié sur la chaîne publique Rai 1.
Des victimes de plusieurs nationalités
Plusieurs dizaines de personnes se trouvaient dans le bus. Parmi les 21 personnes tuées, on dénombre pour le moment cinq Ukrainiens, un Allemand, un Français, un Croate et un Italien, a avancé Michele Di Bari, le préfet de Venise, rapporte Il Corriere della Sera. Deux enfants se trouvent parmi les personnes décédées, a ajouté le porte-parole du maire de la ville. L'identification des victimes était toujours en cours dans la nuit de mardi à mercredi.
Le bilan pourrait s'alourdir encore. Les sauveteurs attendaient mardi soir le refroidissement des batteries du véhicule hybride pour pouvoir le déplacer et explorer la carcasse.
Pour faire face à l'afflux de blessés, le maire de Venise, Luigi Brugnaro, a demandé "à tout le système de santé de déployer toutes les ressources possibles pour fournir une assistance maximale", rapporte Il Corriere della Sera. Le protocole "urgences majeures" a donc été déclenché dans les hôpitaux de la région, à Mestre, Padoue, Trévise et Mirano.
Les causes du drame encore inconnues
Selon les premiers éléments de l'enquête, "le conducteur, un Italien de 40 ans, a fait un malaise", a avancé sur franceinfo l'eurodéputé Sandro Gozi. Rien ne prouve qu'il roulait à grande vitesse, selon lui, car "c'est un pont très fréquenté où on ne peut pas rouler vite, on va très lentement". Dans Il Corriere della Serra, Massimo Fiorese, PDG de l'entreprise La Linea à laquelle appartenait le véhicule, le bus avait moins d'un an. D'après lui, le chauffeur avait commencé sa journée de travail autour de 18 heures. "Je pense que le conducteur était malade, sinon je n'ai pas d'explication", a-t-il concédé. Cette hypothèse du malaise a également été évoquée par le vice-Premier ministre Matteo Salvini, également ministre des Transports, sur la chaîne Rete 4.
Le parquet de Venise a ouvert une enquête. "A l'heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de faire une reconstitution précise des événements", a assuré au quotidien Nuova Venezia le procureur général, Bruno Cherchi, qui s'est rendu sur place. La police a collecté les images de vidéosurveillance, d'après le journal Venezia Today.
Une émotion internationale
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a aussitôt exprimé sur X ses "profondes condoléances". "Je suis en contact avec le maire Luigi Brugnaro et le ministre Matteo Salvini pour suivre les nouvelles de cette tragédie", a-t-elle ajouté.
Emmanuel Macron a aussi réagi sur X. "Nos pensées accompagnent ce soir le peuple italien, les familles et les proches des victimes du terrible drame de Venise", a-t-il écrit. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait part, en italien, de ses "sincères condoléances aux familles des victimes et aux blessés", tandis que le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est dit, lui aussi en italien, "profondément affligé par le terrible accident".