Le 16 septembre, une quinzaine de soldats russes du 154e régiment Preobrajenski ont marché au pas sur la plus grande place du Mexique et d’Amérique latine

En pleine guerre entre Kiev et Moscou, la polémique enfle autour de l’attitude d’Andrés Manuel Lopez Obrador. Pour l’éteindre, le président du Mexique a justifié lundi la présence d’une délégation militaire russe samedi au défilé de la fête nationale, qui a provoqué la colère de l’ambassadrice d’Ukraine.
« Nous avons des relations avec tous les pays du monde, et nous les invitons tous. Cela ne date pas de ma présidence, cela a toujours été le cas », a déclaré le chef de l’Etat de gauche nationaliste lors de sa conférence de presse matinale.
Une cérémonie « souillée », selon l’Ukraine
Une quinzaine de soldats russes du 154e régiment Preobrajenski ont marché au pas sur Zocalo, la plus grande place du Mexique et d’Amérique latine, sous les applaudissements du président. Avec d’autres délégations (Guatemala, Honduras), ils participaient au défilé « civico-militaire » marquant le 213e anniversaire du lancement du combat pour l’indépendance du Mexique, finalement obtenue en 1821.
La cérémonie a été « souillée par la participation d’un régiment russe », a réagi l’ambassadrice d’Ukraine au Mexique, Oksana Dramaretska. « Leurs bottes et leurs mains de criminels sont tachées de sang ». « Quelle est la cohérence, M. Lopez Obrador, de votre politique de neutralité et de votre condamnation de l’agression contre mon pays ? », a ajouté la diplomate sur le réseau social X (ex-Twitter).
Le Mexique a condamné l’invasion russe et voté en faveur d’une résolution des Nations unies qui exige le retrait des troupes russes des territoires ukrainiens. Cependant, le président Lopez Obrador rejette les sanctions imposées à la Russie, ou l’envoi à l’Ukraine d’une aide militaire. Il répète que son gouvernement cherche à promouvoir la paix par le dialogue, dans une position proche de celle du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
Il y a un an, le président mexicain a suggéré un comité de dialogue pour la paix en Ukraine, incluant le Premier ministre indien, Narendra Modi, le Pape François et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres. En avril, le président ukrainien a demandé le soutien du Mexique pour organiser un sommet des pays d’Amérique latine afin de mettre fin à l’invasion russe, dans un message aux députés mexicains.
Source: franceinfo