
Un dernier message avant de quitter le navire. Alors qu’il laissera la tête de la CFDT le 21 juin « dans une grande sérénité » à l’actuelle numéro deux du syndicat Marylise Léon, Laurent Berger trace les contours des prochains combats à mener. Et invite à ne pas laisser le RN tirer les fruits du mouvement social contre la réforme des retraites. « La catastrophe est possible en 2027. Mais c’est maintenant qu’il faut mener le combat contre le RN parce que ça infuse, et une fois que ça a infusé c’est comme pour le thé, vous ne revenez pas à l’eau claire », a-t-il estimé dans l’émission « Questions politiques » de France Inter, franceinfo et Le Monde.
Le RN « surfe sur la défiance dans les institutions. Or la période que l’on vient de traverser a été mortifère pour les institutions », à l’exception du syndicalisme, a-t-il jugé. « Le deuxième terreau du RN, c’est le ressentiment social. Sur qui on a appuyé avec cette réforme ? Pas les cadres qui commencent à travailler à 22 ans et avaient 43 ans de cotisation. Mais sur les travailleurs de première et deuxième lignes qui étaient là pendant le confinement et avaient déjà une propension à voter par peur de l’avenir pour le RN », a-t-il déploré.
Aux questions sur la ligne politique que devrait suivre l’opposition de gauche, Laurent Berger a répondu d’un laconique : « ce n’est pas mon problème », désamorçant comme il le fait régulièrement l’hypothèse d’une future entrée en politique. Le bientôt ex-leader de la CFDT a dit vouloir exercer « un métier qui a un impact, du sens » à un poste dans le privé ou une ONG.