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Ce que l’on sait de la « grande marche » contre l’antisémitisme à Paris ce dimanche

L’initiative a été immédiatement saluée par la majorité, mais aussi par la droite et l’extrême droite, Marine Le Pen appelant ses électeurs à y participer


Ce que l’on sait de la « grande marche » contre l’antisémitisme à Paris ce dimanche
Ce que l’on sait de la « grande marche » contre l’antisémitisme à Paris ce dimanche

C’est une « grande marche civique » contre l’antisémitisme. Face à la recrudescence des actes hostiles aux Juifs en France, le président du Sénat Gérard Larcher et la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet ont appelé « tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de notre République » à y participer. De quoi s’agit-il ? Qui y participera ? Pourquoi la présence du Rassemblement national provoque-t-elle un débat ? 20 Minutes fait le point pour vous.


Pourquoi cette marche ?


« Depuis l’attaque terroriste perpétrée en Israël par le Hamas, le 7 octobre, un massacre d’une ignominie jamais égalée depuis la Shoah, qui a causé la mort de 40 de nos compatriotes, les actes antisémites se multiplient dangereusement dans notre pays. En quatre semaines à peine, plus de 1.000 faits ont été enregistrés, soit deux fois plus qu’au cours de toute l’année 2022 », notent Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet.


« Un sursaut s’impose, pour manifester clairement que la France n’accepte pas l’antisémitisme et que les Français ne se résignent pas, et ne se résigneront jamais à la fatalité des haines […]. Notre laïcité doit être protégée, elle est un rempart contre l’islamisme », écrivent-ils.


Ils évoquent une marche « entre le Palais Bourbon et le Palais du Luxembourg », sièges de leurs assemblées, « unissant tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de notre République ». Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Yonathan Arfi, a apporté son « plein soutien à l’appel ». L’initiative a été immédiatement saluée par la majorité, mais aussi par la droite et l’extrême droite.


Pourquoi la présence du Rassemblement national fait-elle débat ?


Le Rassemblement national s’efforce d’apparaître comme un bouclier pour les Français juifs. Marine Le Pen a appelé ce mercredi l’ensemble des électeurs du parti d’extrême droite à se joindre à cette marche. « Ça fait très longtemps que nos compatriotes de confession juive sont confrontés à des actes de ce type » et « des quartiers entiers se sont vidés du fait de l’avancée d’une idéologie que je combats depuis toujours, vous le savez avec beaucoup d’énergie qui est l’idéologie islamiste », a déclaré l’élue d’extrême droite sur RTL ce mercredi.


Interrogée sur le passé du RN, héritier du Front national co-fondé par son père, Jean-Marie Le Pen, avec un ancien Waffen-SS, elle a expliqué qu’elle avait opéré une « séparation ». Le président du RN Jordan Bardella a toutefois estimé dimanche que Jean-Marie Le Pen, condamné à plusieurs reprises pour antisémitisme, n’était pas antisémite. Le Parti socialiste, qui avait lui-même proposé une initiative similaire sans fixer de date, a appelé à participer à cette marche, mais a jugé « illégitime » la présence du RN.


Que dit la France Insoumise ?


La France insoumise (LFI) et ses députés « ne participeront pas » à la marche, a fait savoir mercredi le parti de la gauche radicale en dénonçant la présence annoncée du Rassemblement national. « Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme », a affirmé LFI dans un communiqué, estimant que « l’ambiguïté des objectifs » de cette manifestation « permet les soutiens les plus insupportables ».


Et le Parti communiste ?


Le Rassemblement national « n’a pas sa place » dans la marche contre l’antisémitisme prévue dimanche, a estimé ce mercredi le numéro un du parti communiste, Fabien Roussel, qui n’entend « pas être absent » de cet événement, mais « ne défilera pas aux côtés » du parti d’extrême droite. « Qu’il y ait une marche contre l’antisémitisme, c’est important », a déclaré Fabien Roussel sur France 2, au lendemain de l’annonce d’une manifestation par les présidents de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher.


Mais « il faut qu’ils précisent les contours de ce rassemblement », a ajouté le leadeur communiste, qui « ne comprendra [t] pas que le RN participe à une telle marche » car ce parti « descend du Front national » fondé par Jean-Marie Le Pen « plusieurs fois condamné pour propos antisémites » et par des hommes qui avaient collaboré avec l’Allemagne nazie. « Ce sont leurs descendants avec qui nous devrions défiler ? Qu’est-ce qu’on va renvoyer comme image aux enfants de déportés [et] de résistants ? », s’est indigné Fabien Roussel, pour qui « le RN, au regard de son histoire, n’a pas sa place dans un tel rassemblement ».

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