Deux jours avant une visite en Allemagne, le président turc a critiqué devant les membres de son parti les pays soutenant Israël

La tension est à son comble entre Recep Tayyip Erdogan et Benyamin Netanyahou. Dénonçant le coût en vies humaines des bombardements israéliens de la bande de Gaza pour combattre le Hamas, le président turc a qualifié mercredi Israël d'« Etat terroriste ».
« Je le dis clairement : Israël est un Etat terroriste », a déclaré Recep Tayyip Erdogan, s’adressant aux membres de son parti au Parlement turc, deux jours avant une visite en Allemagne.
Berlin critique les accusations d’Erdogan
« Nous maudissons le gouvernement israélien, mais nous n’oublions pas ceux qui soutiennent ouvertement ces massacres et ceux qui font tout leur possible afin de les légitimer », a-t-il ajouté en référence aux Etats-Unis et à d’autres pays occidentaux qui soutiennent Israël. « Ils essayent d’exonérer les tueurs », a dénoncé le président turc. « Nous faisons face à un génocide ».
Le chancelier allemand avait qualifié mardi « d’absurdes » des accusations de « fascisme » proférées récemment par le président turc à l’encontre d’Israël, en guerre contre le Hamas depuis le 7 octobre.
Mercredi soir, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a réagi aux propos d’Erdogan. Il « qualifie Israël d’Etat terroriste mais soutient en réalité l’Etat terroriste du Hamas. Il a lui-même bombardé des villages turcs, à l’intérieur même des frontières turques. Nous n’accepterons pas de recevoir de remarques de sa part », a indiqué le dirigeant israélien.
Vendredi, le président turc avait lancé une diatribe contre Israël qui selon lui « tente de construire un Etat depuis soixante-quinze ans sur des terres spoliées au peuple palestinien » et dont la légitimité est « remise en question en raison de son propre fascisme ». Il s’exprimait lors d’une commémoration du 75e anniversaire de la mort de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la république de Turquie.
Ces déclarations ont fait beaucoup de bruit notamment en Allemagne, où l’existence d’Israël est considérée comme une « raison d’Etat » compte tenu de la responsabilité allemande dans l’Holocauste.
Fervent musulman et défenseur de la cause palestinienne, le président turc a pris fait et cause pour le Hamas à mesure que le nombre de victimes palestiniennes de la bande de Gaza augmentait, du fait des représailles israéliennes après l’attaque massive du mouvement terroriste du 7 octobre qui a fait 1.200 morts en Israël, essentiellement des civils. Au moins 11.500 Palestiniens, là aussi surtout des civils, ont été tués dans les bombardements depuis le début de la guerre, selon le gouvernement du Hamas.
Source: 20minutes