Une synagogue attaquée à Berlin, des croix de David sur les immeubles de juifs, des drapeaux israéliens arrachés, des slogans antisémites lors de manifestations palestiniennes... Les actes antisémites ont augmenté sensiblement en Allemagne depuis le début de la guerre entre Israël et le groupe palestinien Hamas. Malgré le soutien de la classe politique aux côtés de l'État hébreu, les juifs allemands sont inquiets et souffrent du manque de solidarité de leurs concitoyens.

La salle du centre de la communauté juive est pleine mardi 24 octobre au soir. Sur le site d’une synagogue détruite par les nazis, les portraits des présidents israéliens depuis 1948 ornent les murs. Après la Shoah, l’État hébreu était un refuge toujours possible pour les juifs allemands restés ou revenus. Cette option est aujourd’hui plus fragile.
« Qu’on marque des portes d’appartements juifs avec des étoiles de David, cela n’a pas été le cas depuis 1945 », résume, choqué, Sigmount Königsberg, le délégué à l’antisémitisme de la communauté juive berlinoise.
La réunion est consacrée ce mardi soir à l’antisémitisme à l’école où le mot « juif » constitue une insulte dans les cours de récréation, où des enseignants juifs se sentent souvent bien seuls. « Nous devons reconnaître que nous avons échoué », admet l’adjointe à l’éducation de la ville de Berlin.
Jessica est enseignante. Dans le passé, une directrice lui a demandé de « ne pas en rajouter », après une agression antisémite. Après le 7 octobre, les choses ne se sont pas arrangées : « Devant une classe avec des élèves antisémites, je me suis fait siffler pendant une heure », raconte Jessica.
Les juifs berlinois regrettent le manque d’empathie à leur égard comparé à d’autres attaques terroristes, notamment dans l’après l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre : « Aucune réaction. À mon retour à l’école après le 7 octobre, personne ne m’a demandé comment j’allais », raconte Claudia, une autre enseignante.
Israël fait partie de la raison d’État de l’Allemagne, a répété récemment le Premier ministre allemand Olaf Scholz : ses concitoyens semblent moins convaincus.
Source: rfi.fr