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L’ouverture d’un front à la frontière libanaise serait « une opération suicidaire »

La tension monte entre le Hezbollah et Israël depuis plusieurs jours mais aucun des deux n’a d’intérêt à l’ouverture d’un nouveau front qui embraserait toute la région


L’ouverture d’un front à la frontière libanaise serait « une opération suicidaire »
L’ouverture d’un front à la frontière libanaise serait « une opération suicidaire »

La moindre étincelle peut embraser tout le Moyen-Orient. Les tensions sont extrêmement vives depuis l’attaque terroriste du 7 octobre du Hamas contre Israël, qui a fait quelque 1.400 morts. En réponse, l’armée israélienne bombarde quotidiennement la bande de Gaza, faisant plus de 2.750 victimes et semble préparer une intervention terrestre pour éliminer la structure du Hamas. L’Etat hébreu doit par ailleurs surveiller sa frontière nord avec le Liban, où son affrontement avec le Hezbollah se traduit par des échanges de tirs de missiles et de roquettes intensifiés depuis plusieurs jours. Israël a d’ailleurs fait évacuer la frontière après la mort d’un civil israélien dimanche.


De quoi faire craindre l’apparition d’un nouveau front dans la guerre déclarée entre le Hamas et Israël. Le conflit « changerait alors d’échelle, de paradigme, avec des conséquences pour tout le Moyen-Orient et le système international », prévient Adel Bakawan, directeur du centre français de recherche sur l’Irak. Le Hezbollah, comme Israël, n’a toutefois aucun intérêt à lancer les hostilités. Explications.


Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah peuvent-ils aboutir à l’ouverture d’un nouveau front ?

Chacune des deux parties montre ses muscles mais aucune ne semble vouloir réellement frapper. Si la température monte à la frontière libanaise entre l’armée israélienne et le Hezbollah, allié du Hamas, avec la multiplication des accrochages meurtriers, « ce qui se passe ne dépasse pas la stratégie de gestion du rapport de force », selon Adel Bakawan. Autrement dit, « ça ne dépasse pas l’habituel, le quotidien », ajoute-t-il. « Ces tirs d’intimidation des deux côtés c’est une exposition des forces afin de s’imposer dans le jeu, c’est un jeu d’intimidation dangereux car on frôle la guerre, mais il y a une sorte de retenue », complète Pascale Asmar, analyste de discours politique et médiatique et chercheuse indépendante au Liban.


Pour la chercheuse, il s’agit ainsi de « messages envoyés à Israël et ses alliés américains et européens » par l’Iran, dont le Hezbollah est « le bras armé » au Moyen-Orient. Il est peu probable que ces provocations mutuelles ne déclenchent une véritable guerre entre le Hezbollah et Israël. Ce ne serait pas la première fois, mais « le contexte est bien différent qu’en 2006 », rappelle Pascale Asmar. Aujourd’hui, ni l’un ni l’autre n’a d’intérêt au déclenchement d’un conflit ouvert qui pourrait avoir des conséquences bien plus larges au niveau régional et mondial.


Pourquoi ni le Hezbollah ni Israël n’a d’intérêt à se battre ouvertement ?


Ces actes de présence n’ont donc pas pour but d’aller beaucoup plus loin. Un accord a été trouvé il y a presqu’un an jour pour jour entre le Liban et Israël sur la question de l’exploitation des gisements offshore de gaz en Méditerranée. Une problématique énergétique d’autant plus importante à l’aune de la guerre en Ukraine. D’autre part, le Hezbollah est déjà bien occupé à l’intérieur du Liban en proie à une crise multiple, économique, politique et « un contexte interne qui ne permet pas d’avoir plus de dégâts. Le Liban a déjà touché le fond, ça pourrait se retourner contre le Hezbollah », rappelle Pascale Asmar.


Source: 20minutes

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