Les trois navires ont été saisis après avoir secouru en mer des migrants, alors que les autorités italiennes leur avaient intimé de ne pas procéder aux opérations de secours.

L'Italie a saisi deux autres navires de sauvetage de migrants, accusés d'avoir violé une nouvelle législation controversée obligeant les navires d'ONG à regagner un port choisi par les autorités italiennes entre chaque sauvetage, ont annoncé, mercredi 23 août, les ONG Open Arms et Sea-Eye. Plus tôt dans la semaine, lundi, le navire Aurora, de l'ONG allemande Sea-Watch, avait été saisi en vertu d'une autre disposition de cette loi, pour avoir débarqué des migrants dans un port non choisi par les autorités italiennes. Cette nouvelle législation a été décidée cette année par le gouvernement de la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni dans le but de faire baisser le nombre d'arrivées, même si les navires d'ONG ne représentent qu'une fraction du nombre total de migrants débarquant en Italie.
Selon Sea-Eye, son navire SEA EYE 4 a été saisi dans le port de Salerne (sud) pour "avoir procédé à plus d'une opération de sauvetage" jeudi et vendredi, qui selon elle ont permis de recueillir 114 personnes. "Si ne nous ne l'avions pas fait, il y aurait eu des morts", a ajouté une responsable de l'ONG, Gorden Isler, dans un communiqué. La législation italienne est "contraire au droit international, qui oblige un capitaine à secourir les gens en détresse en mer", a-t-il dénoncé. L'ONG allemande a également reçu une amende de quelque 3 000 euros.
132 personnes secourues lors d'une opération de deux heures
De son côté, l'ONG espagnole Open Arms a reçu une amende de 10 000 euros, et le navire portant son nom a été saisi mardi après avoir ignoré les instructions des autorités italiennes lui enjoignant de ne pas procéder à deux opérations de secours en Méditerranée. Open Arms a précisé que son navire était en train de se rendre au port de Carrare, choisi par les autorités italiennes, quand l'équipage a pris connaissance d'un appel de détresse d'Alarm Phone, un numéro utilisé par les migrants rencontrant des difficultés lors de leur traversée. Cette alerte "concernait deux bateaux en péril au sud de notre position", une information confirmée par l'avion de surveillance d'une ONG.
En l'absence de réponse immédiate des autorités italiennes à cet appel de détresse, le navire d'Open Arms explique avoir suivi le droit maritime international et a procédé au sauvetage. Le navire a ensuite reçu l'ordre "d'abandonner les recherches et de continuer vers le port choisi, étant donné que les autorités avaient pris la situation en main", mais sans donner de délai, selon Open Arms. L'ONG a donc continué sa route et recueilli 132 personnes vendredi lors d'une opération de deux heures "au cours de laquelle aucun navire des autorités n'est paru, confirmant une fois de plus que ces gens étaient laissés à la dérive". Le bateau s'est ensuite rendu à Carrare, où il a été saisi.
Source: France Info