Le texte voté hier dresse les grandes lignes d’une « caisse alimentaire commune », où chacun cotise selon ses moyens et bénéficie de 100 euros par mois à dépenser dans un réseau de structures

C’était un engagement pris en juin dernier, c’est désormais un vote en bonne et due forme, avec un calendrier : Paris va expérimenter une Sécurité sociale de l’alimentation, après le vote mercredi soir en Conseil de Paris d’un texte en définissant le montant, le principe et le calendrier.
L’initiative s’inspire de cette idée folle que fut celle de la « Sécu ». Soit assurer pour tous et toutes des soins de qualité, abordables, en demandant à chacune et chacun de cotiser. Les promoteurs et promotrices de la Sécurité sociale de l’alimentation veulent donc ouvrir une nouvelle branche de la Sécurité sociale pour couvrir les frais d’alimentation de toutes les personnes qui résident en France, en fournissant à chacun des bons d’alimentation à hauteur de 150 euros par mois, soit le panier de dépenses moyen d’une personne en France pour se nourrir. En fléchant des produits conventionnés, le dispositif permettrait aussi d’encourager la filière bio et les enseignes qui promeuvent une agriculture durable, luttant ainsi contre la pollution, le réchauffement climatique et la malbouffe.
« Droit à l’alimentation »
Le texte voté hier, sur proposition du groupe Les Ecologistes, dresse les grandes lignes d’une « caisse alimentaire commune », où chacun cotise en fonction de ses moyens et bénéficie d’une somme identique mensuelle à dépenser dans un réseau de structures conventionnées. Le budget alloué est de 100 € par mois pour 100 foyers par arrondissement, sur une durée de 4 mois, avec une cotisation moyenne de 40 euros par mois par foyer. La ville mettra donc 60 euros de subventions pour chaque tranche de 100 euros. Trois arrondissements vont y participer, les 14e, 18e et 20e arrondissements, pour un lancement opérationnel en septembre 2024, après une phase de préfiguration et d’ingénierie.
« Ainsi, peu importe ses moyens, chacun·e pourra accéder aux mêmes commerces et aux mêmes produits sains et de qualité, garantissant ainsi l’universalité d’un droit à l’alimentation », se félicite le groupe Les Ecologistes dans un communiqué.
Déjà bien avancée à Montpellier ou dans d’autres territoires comme la Gironde, l’expérience intéresse de plus en plus de territoires, comme récemment le département de Seine-Saint-Denis. A côté de ces collectivités, des citoyens et citoyennes ont monté leurs propres caisses alimentaires autofinancées, comme l’initiative des Baguettes magiques à Paris, portée par l’association La Marmite rouge. Et d’autres initiatives s’en inspirent de très peu, à l’instar de l’épicerie Saveurs en partage, dans le 20e arrondissement de la capitale.
Source: 20minutes