Entre bombardements et manque d’eau, les Gazaouis racontent le cauchemar qu’est devenu leur quotidien dans les médias

« Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz. » En riposte à l’attaque du Hamas sur Israël, l’Etat hébreu a ordonné lundi un « siège complet » de la bande de Gaza. La langue de terre, coincée entre Israël et la Méditerranée, est le foyer de 2,3 millions de personnes. Elle est désormais presque coupée du monde, encerclée par les soldats israéliens. Entre bombardements et manque d’eau, les Gazaouis racontent le cauchemar qu’est devenu leur quotidien dans les médias.
Les Gazaouis « vivent dans la panique et la peur »
La bande de Gaza est pilonnée par l’armée israélienne. Au sud du quartier d’Al-Rimal, dans le centre de Gaza, Nahla Shawa raconte les bombes et les destructions au quotidien Le Monde. « La nuit dernière était terrible, mais ces dernières heures ont été pires encore », raconte-t-elle lundi après-midi, évoquant « d’intenses bombardements ». « L’ampleur des destructions dépasse celles de la guerre de 2014 ou [du conflit] de 2021. C’est en continu et on ignore quand cela va s’arrêter », témoigne-t-elle.
Salim Hussein, 55 ans, explique à CNN que son immeuble a été entièrement détruit par une frappe israélienne. Avec sa famille, il a pu fuir quelques instants avant que la tour ne s’effondre. « Nous avons quitté l’immeuble uniquement avec les vêtements que nous portions », explique le père de famille qui ajoute que sa famille n’a plus rien et nulle part où aller. Les Palestiniens de la bande de Gaza « vivent dans la panique et la peur », abonde Hani el-Bawab, 75 ans, dont la maison a été détruite par l’effondrement d’une tour adjacente. « Je ne sais pas quoi faire », souffle l’homme, à présent sans abri, comme sa famille.
« Il n’y a pas d’eau au robinet »
« La situation est catastrophique », lance Nabila, une habitante de Gaza, au micro de France Info. Cette dernière s’inquiète notamment du « siège complet » ordonné par Jérusalem et alors que l’ONU a rappelé à l’Etat hébreu ce mardi que « l’imposition de sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite par le droit international humanitaire ».
Et justement, Israël a coupé les robinets alors que 95 % de l’eau est impropre à la consommation à Gaza et que le pays fournit 10 % de la consommation annuelle en eau de ce territoire palestinien. « Il n’y a pas d’eau au robinet. On n’a qu’une heure dans le meilleur des cas, mais ce n’est pas suffisant pour remplir les citernes. Les compagnies de dessalinisation d’eau ne travaillent plus parce qu’il n’y a pas de sécurité. On ne peut pas faire circuler les camions pour acheter de l’eau », témoigne Nabila.
« On est coupés du monde »
« Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de gaz. Tout est fermé (…) nous combattons des animaux et agissons en conséquence », a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, lundi. Les Gazaouis subissent aussi des coupures d’électricité massives. Israël a suspendu toute livraison d’électricité et alors que les Palestiniens n’avaient que six ou sept heures d’électricité par jour, ils sont à présent rationnés à deux ou trois heures.
« On peut avoir Internet juste par les routeurs ou les téléphones fixes. On est coupés du monde pendant des heures. On entend des tirs et des bombardements partout, mais on ne sait pas où. On ne sait pas qui a été tué, qui a été bombardé… », témoigne Khan Younès auprès de France Info. Des milliers de personnes ont été blessées mais les hôpitaux risquent d’être, eux aussi, confrontés à des problèmes d’approvisionnement en énergie. « Nous comptons désormais sur des panneaux solaires ou des groupes électrogènes situés à l’intérieur des hôpitaux, mais le carburant nécessaire à leur fonctionnement suffit à peine pour cinq jours dans le meilleur des cas. C’est une catastrophe », témoigne Mohamed Abu Selmiyeh, directeur d’un hôpital pédiatrique, interrogé par France Info.
Source: 20minutes