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Séisme au Maroc : On a suivi le périple des pompiers humanitaires du GCSF du Pas-de-Calais à Agadir

Presque une semaine après le terrible séisme qui a frappé le Haut-Atlas au Maroc, « 20 Minutes » a embarqué avec la seule ONG française présente sur place, les pompiers humanitaires du GSCF


On a suivi le périple des pompiers humanitaires du GCSF du Pas-de-Calais à Agadir
On a suivi le périple des pompiers humanitaires du GCSF du Pas-de-Calais à Agadir


Jeudi, quatre « pompiers humanitaires » du GSCF (groupe de secours catastrophe français) ont pris la route depuis le Pas-de-Calais, direction le Maroc. Seule ONG française tolérée par Rabat, elle est certainement aussi la moins dotée en termes de dons pour mener à bien sa tâche. Pas grave, ils vont faire le job avec leurs petits moyens, parvenant à rassembler pour cette mission 250 kg de matériel à distribuer aux sinistrés : tentes, duvets, fournitures de premiers secours… Et quand, sur le parvis du terminal 3 d’Orly, les quatre pompiers chargent leurs chariots d’aéroport de sacs et cartons estampillés « urgence Maroc », les regards s’arrêtent.


« C’est de l’aide pour le Maroc ? », interroge une employée à la sécurité de l’aéroport. « Merci, vraiment », lance-t-elle. Installée en France, cette Marocaine a été réveillée à une heure du matin par un « appel du bled », dans la nuit de vendredi à samedi. Ses parents, au pays depuis quelques mois, lui ont appris la catastrophe. « La maison n’a rien et eux non plus, mais ils n’ont pas osé y retourner pendant quelques jours. Ils ont dormi dehors. » Le père d’une de ses collègues n’a pas eu la même chance, retrouvé morte sous les décombres de sa maison.


Marocaine elle aussi, l’employée qui s’occupe de l’enregistrement du groupe est émue de cette initiative, au même titre qu’une autre jeune femme accompagnée de sa mère, passagère du même vol. « On rapporte ce que l’on peut pour aider nous aussi », explique-t-elle. Sur son chariot, deux gros sacs bourrés de duvets. On en verra quelques autres, des particuliers, plus ou moins chargés des mêmes sortes de fournitures que les gars du GSCF. « D’habitude, à cette période, les gens rentrent plutôt en France. Là c’est l’inverse, beaucoup retournent dans leurs familles, pour aider », assure l’employée à l’enregistrement.


Douaniers pantois


Tant bien que mal, cartons et sacs filent sur les tapis roulants vers l’avion. Les cinquante kilos d’excédent, Transavia les a fait payer au prix fort au GSCF. « On avait contacté la compagnie pour les prévenir, personne n’a donné suite, il n’y a pas de solidarité », déplore Thierry Velu, le patron de l’ONG.


Trois heures trente de vol plus tard, l’avion se pose à Agadir. Reste à passer l’épreuve de la douane. En théorie, ça devrait bloquer, le gouvernement marocain n’ayant pas donné suite aux propositions d’aide de la France. « On a de bons contacts ici, cela fait depuis 2017 qu’on bosse au Maroc », assure le patron du GSCF. Reste que les chariots surchargés laissent les douaniers pantois. Après trois heures d’attente et l’inspection du chargement, l’ONG est autorisée à entrer sur le territoire. Avant eux, des grappes de touristes sont entrées sans souci.


Un groupe de jeunes françaises, venues passer un EVJF à Agadir, se demande si elles vont se prendre leur première cuite dès ce soir. Amir, mon voisin dans l’avion, les regarde passer sans broncher. « Ça peut sembler bizarre les touristes alors qu’il y a eu ce drame, ça fait un décalage, reconnaît-il. Mais on a besoin d’eux, c'est important pour le pays ».


Source: 20 Minutes


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