Jean-Luc Mélenchon a accusé dimanche la présidente de l'Assemblée nationale de "camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre" à Gaza.

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, victime depuis plusieurs mois de nombreuses menaces antisémites pour lesquelles elle a déposé plusieurs plaintes, a accusé ce lundi Jean-Luc Mélenchon de lui avoir mis "une nouvelle cible dans le dos", en critiquant sa visite de soutien à Israël ce week-end, se disant "très choquée".
"C'est très grave"
Yaël Braun-Pivet a estimé sur France Inter que le leader de La France insoumise n'avait pas "choisi" ses mots "par hasard", en particulier le terme "camper", référence selon elle aux camps de concentration.
"Connaissant un peu Jean-Luc Mélenchon, je suis convaincue qu'effectivement le mot 'camper' n'a pas été choisi par hasard et que le fait que je favorise les massacres, c'est à nouveau une nouvelle cible qu'on me met dans le dos", a-t-elle expliqué. "C'est très grave".
Jean-Luc Mélenchon a répondu à ces accusations quelques instants plus tard sur X (anciennement Twitter), dénonçant une "absurde police des mots".
Dimanche, il avait accusé dimanche Yaël Braun-Pivet de "camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre" à Gaza. "Pas au nom du peuple français!", avait-il protesté sur X . Un message qui lui a valu de nombreuses critiques au sein de la classe politique.
"Je me sens en danger"
"Je ne comprends pas pourquoi c'est l'identité juive qui ressort: je suis Française, je ne suis pas pratiquante, je ne suis pas croyante mais certains ne voient plus que ça", a encore déploré Yaël Braun-Pivet ce lundi.
"Quand je lis certains tweets, que je reçois directement des lettres de menace, bien sûr que je me sens en danger, quand je ne peux pas sortir de chez moi sans protection policière", a détaillé la présidente de l'Assemblée.
Interrogée sur l'oportunité de cette visite de 24 heures en Israël où elle a notamment visité le kibboutz Beeri et le site de la rave party où ont été tuées et kidnappées des centaines de personnes lors des attaques menées par les islamistes du Hamas le "samedi noir" du 7 octobre, elle a assuré qu'elle exprimait "un soutien inconditionnel" à "l'existence d'Israël", pas au "gouvernement d'Israël".
"La voix de la France a toujours été une voix qui prône l'existence de deux États, un État palestinien et d'assurer l'existence de cet État palestinien et la sécurité d'Israël", a-t-elle développé. "Et aujourd'hui, la sécurité d'Israël n'est pas assurée, l'existence de l'État palestinien non plus".
A.S. avec AFP