top of page

Vacances d'été: face à l'inflation, les Français se ruent sur le "all inclusive"

Les ventes de ces séjours affichent des croissance à deux chiffres sur un an. Mais les destinations lointaines sont délaissées.

Si l'inflation touche toutes les composantes du voyage -billets de train et d'avion, essence, péages, alimentation…- les Français n'entendent absolument pas remettre en cause leurs congés d'été, quitte à opérer des sacrifices dans d'autres domaines comme les sorties ou l'habillement.

Les consommateurs ont par ailleurs actionné d'autres leviers pour réduire la facture comme l'anticipation de leurs réservations ou encore le choix de la destination avec une hausse sensible observée dans le Nord ou en Bretagne (régions également moins propices aux grandes chaleurs).

Et dans une logique de maîtrise de leur budget pendant leurs congés, beaucoup de Français ont opté cette année pour des séjours "tout compris" ("all inclusive") pour des vacances à l'étranger, histoire d'accéder à un transport moins coûteux et éviter d'être écrasés par les dépenses quotidiennes liées aux repas par exemple.

Quasiment une vente sur deux chez Promovacances/Fram

Chez Promovacances/Fram, cette formule "déjà très populaire enregistre une croissance de +8% cette année" peut-on lire dans un communiqué. Chez le voyagiste, ces forfaits tout compris représentent 40 à 50% des ventes pour cet été.

"Cette formule est largement plébiscitée par les familles qui recherchent à mieux maitriser le budget vacances tout en profitant du temps passé ensemble", commente le tour operator.

"Il faut dire que ça coûte bien moins cher de prépayer et de rester dans le cadre de l'hôtel que de sortir faire des achats au quotidien. Et ça va au-delà des repas puisque ces formules incluent également le transfert depuis l'aéroport, les collations, le club pour les enfants mais aussi l'alcool", nous explique Alain de Mendonça, PDG de Fram.

Même tendance chez Lidl Voyages qui nous indique que les ventes de séjours "all inclusive" progressent de 10% sur un an et qu'elles représentent 66% des séjours réservés sur sa plateforme.

"Le client, pour cet été, choisit ses vacances non pas en fonction de la destination mais du prix et un prix global lui permettant d’avoir une vue d’ensemble et à l’avance", nous explique une porte-parole.

Chez Lidl, le panier moyen atteint 2900 euros pour une famille (800 euros par personne chez Promovacances).

Trop cher, le "all inclusive" lointain attire moins

Mais ce qui vaut en France ne vaut pas forcément à l'étranger. Lidl Voyages constate ainsi la disparition de destinations lointaines de son palmarès de ventes estivales. La République Dominicaine, spécialiste mondial du "all inclusive", chute ainsi de 70% en réservations.

"Les destinations proches sont privilégiées cette année (Tunisie, Grèce, Espagne) ce qui permet de réduire le prix de la partie transport", précise Lidl Voyages.

Ce que confirme Promovacances/Fram. "Le bassin méditerranéen est toujours la destination star mais les destinations lointaines comme l'Asie ou les Caraïbes traditionnellement prisées pour le 'all inclusive' attirent beaucoup moins. Ces séjours sont chers à cause de la composante avion, dont les prix ont flambé", explique Alain de Mendonça.

Les Français visent les hôtels 4 ou 5 étoiles

Par contre, si le lieu de vacances est proche, la catégorie de l'hôtel choisi reste élevée. "On reste clairement sur du 4 à 5 étoiles, les Français veulent se faire plaisir, il n'y pas de sacrifices à ce niveau. On observe même plus de ventes sur ces catégories supérieures", poursuit le PDG de Fram.



"Notre cible étant famille, la formule tout compris est plus que demandée avec des clubs 4 ou 5 étoiles pour une durée moyenne de 7 nuits", ajoute Lidl Voyages.

Autre nouvelle tendance cette année, le succès des circuits. Les réservations pour ce type de voyage sont en hausse de 23% chez Promovacances/Fram. "C'est 20% de nos ventes pour cet été, précise Alain de Mendonça. Il y a une vraie poussée, les gens ont soif d'aventures et de découvertes, surtout après la période covid."

Olivier Chicheportiche

bottom of page